La vie normale...sur une autre planète ! [PV Tana Arvick]

[Comme tu m'as dit que oui...sinon, supprime, ce n'est pas un soucis ^^]

Comme prévu, Eynar était sorti, voyant qu'on ne le sollicitait plus.

Cela lui fit drôle de retrouver la ville sur Céos. Il l'avait fréquenté étudiant, et se rappelait instinctivement encore des différents chemins qu'il empruntait autrefois.

Prendre l'air lui fit du bien. Il avait commencé à se sentir quelque peu étouffé, et être là, dehors, en train de marcher, lui donna la nette impression que le poids de ses diverses inquiétudes s'allégeait.

Il ne supportait décidément plus d'être un chien en laisse. C'était disons son impression...

Comme c'était le soir, il alla au petit restaurant qu'il s'était prévu de faire. Puisqu'on n'avançait pas (enfin, si, mais lui faisait parti des personnes pour qui les choses n'allaient JAMAIS assez vite ! Où même 2 pauvres minutes étaient trop longues), autant prendre un peu de bon temps avant de passer aux choses sérieuses.

Il entra, salua ceux qui l'accueillirent, et s'installa à la table qu'on lui présenta. Il remercia le serveur et on lui apporta le menu.

Menu qu'il s'empressa de prendre, l'ouvrir, tout en se calant sur sa chaise, commençant à le parcourir des yeux. Mais il n'était pas du genre à tenir en place, dans le sens propre du terme, tellement que chez lui, ça en était aussi neurologique. Enfant, il avait eu pas mal de soucis à ce niveau, et il lui avait fallu plusieurs années avant de parvenir à se maîtriser suffisamment pour que ça ne puisse pas lui bouffer la vie, tout en lui permettant de vivre normalement.

Donc là, au lieu de lire le menu comme n'importe qui, son corps s'activait tout seul : l'avant de son pied droit resta sur le sol, tandis que son talon se levait et se soulevait, dans un rythme plutôt soutenu, sous la table. Même ses doigts pianotaient un peu la couverture du menu qu'il tenait entre ses mains.

Quand il s'aperçut qu'il allait se mettre à siffloter sans vraiment trop se rendre compte, il ferma les yeux et se força à avoir un moment de "pause", s'obligeant à inspirer, détendre son corps afin d'évacuer ses nerfs quotidiennement à fleur de peau.
Cela ne dura que deux secondes, car il reprit sa lecture presque immédiatement après, après cette légère déconcentration sur ce qu'il faisait. Chose plutôt typique des hyperactifs.

Mais se reprendre n'empêcha pas son corps de bouger à nouveau aussi nerveusement que tout à l'heure ! Rester assis plus de 30 secondes ? C'était un miracle le concernant !

Et son attention fut à nouveau déconcentrée, quand il se rendit compte qu'il allait balancer comme ça un "Voyons, qu'est-ce que je vais prendre ?", si bien qu'il eut le réflexe de se plaquer une main sur sa bouche pour s'empêcher de parler, faisant mine de réfléchir avec ce fameux geste. Comme ça, c'était plus discret et on penserait plutôt qu'il se mettait à hésiter dans son choix.

Décidément. Mais bon, il avait l'habitude, il vivait avec ça au quotidien depuis toute sa vie !

Bon. Où en était-il ? Ah oui. Il avait fini de lire les entrées et les viandes, il en était aux poissons. Bien. C'était donc reparti...jusqu'à la prochaine interruption incontrôlée !

Il faudrait que je me fasse examiner la tête un jour... Ou alors c'était encore le surmenage.
Vêtu d'une robe de soirée, que j'avais pourtant JURE de ne jamais mettre de ma vie. Ma mère me l'avait offerte, mais je haïssais ce genre de truc de filles futiles. Ce type me faisait faire des choses étranges décidément...

Je rentrais dans le restaurant dont Yasashi m'avait parlé... J'arrivais comme un cheveux sur la soupe, sans même lui avoir confirmé quoique ce soit. Même pas sûr qu'il y soit d'ailleurs, peut-être avait-il changé ses projets pour la soirée...
Distinguant une silhouette familière, je m'approchais pour constater qu'il s'agissait bien de lui, tapotant nerveusement un peu partout, cela ressemblait presque à des tics... Typiques d'un hyperactif !
Hmmm cela pouvait expliquer bien des choses...

Bonsoir...

Et rien. Pas un seul sarcasme, une seule phrase... J'étais déconfite, je ne savais plus quoi dire... Je me sentais idiote pour tout dire.
Et rapidement ma tête devint presque aussi rouges que mes cheveux... Non décidément ça ne me ressemblait pas.

Une autre perturbation. Une présence qui approchait.

Ses yeux se détachèrent du menu qui se posa sur la table, ses autres gestes pas forcément conscients se stoppant direct. Tana.

Il eut un sourire amusé. Elle était venue, finalement. Elle semblait mal à l'aise...

Quelque part, son attitude confirmait ses soupçons sur elle, qu'il avait depuis qu'elle avait franchi le seuil de sa porte d'entrée sur Océan. Des doutes qui lui étaient très logiques.

Elle était différente. Différente, en étant en plus entrée dans un univers majoritairement masculin. Il lui en avait d'ailleurs fait une réflexion, chez lui.

Être différent amenait à une profonde solitude, une certaine solitude que seuls les gens vraiment "hors du lot" pouvaient deviner. Il n'était pas une femme, mais il se savait différent également, dans le sens où il avait une vision peu commune des choses, tout comme elle, d'ailleurs.

Pour ça qu'il avait su le deviner aussi aisément.

Et ce fut justement en sachant tout cela qu'il l'accueillit :

- Eh bien, si j'avais su que vous vous seriez faite toute jolie pour moi, j'aurai également fait un petit effort !

Le tout en lui poussant la chaise en face de lui avec ses pieds, allongeant ses jambes sous la table pour faire cela, avant de replacer ses pieds sous sa propre chaise.

- On va arranger un peu ça ! Excusez-moi !

fit-il...tout en décollant illico presto de sa chaise (si, si), et de disparaître dans les sanitaires pour hommes du restaurant...pour n'en revenir qu'à peine 30 secondes plus tard (non, même pas une minute), se rasseoir, avec sa tenue réajustée, moins "débraillée", s'étant arrangé un peu ses cheveux un peu désordonnés faute de brosse dans le coin, qu'il avait même rapidement attaché au niveau de sa nuque avec une ficelle.

Ce qu'il appelait le minimum vital. En même temps, il n'avait rien d'autres sous la main actuellement, là !

A peine ré-installé, il ne tint pas plus de 5 secondes immobile, car il saisit le menu qu'il tendit à Tana :

- Ça sera tout pour moi ! Donc pas besoin de se priver !

Eh bien, si j'avais su que vous vous seriez faite toute jolie pour moi, j'aurai également fait un petit effort !

La remarque me fit rougir 10 fois plus... Pour un peu j'allais regretter de ne pas être venue en tenue de caniveau.
Mais bon s'il y avait bien une occasion de sortir cette fripe au fond, c'était bien celle là...

On va arranger un peu ça ! Excusez-moi !

Et c'est donc tout naturellement que ce zigoto se leva de sa chaise pour se diriger vers les sanitaires... Avait-il caché un complet de soirée quelques part dans le restaurant. En temps normal c'eut été impensable, mais de sa part je m'attendais à tout maintenant.
Il ressortit habillé tout pareil qu'il y a 30 secondes, mais on notait déjà une sensible amélioration... Il était allé se préparer vite fait en 30 secondes, presque sous mes yeux... Et cela semblait tout naturel pour lui.

Ça sera tout pour moi ! Donc pas besoin de se priver !

Eh bien merci... C'est... Aimable de votre part.

Je ne me reconnaissais plus, incapable d'articuler deux mots... Et me demandant ce qui m'avait pris de me pointer ici. Je n'avais qu'une seule envie : fuir très loin. Mais ce n'était pas mon genre. Où je n'en aurais pas été là. Mais je n'avais jamais été aussi... Peu moi-même. Je n'étais pas du genre bavarde, mais là... Je n'arrivais plus à garder cette maîtrise de moi même, cette dureté que j'affichais en permanence... J'étais comme une gamine qui allait à son premier rendez-vous.

Mais dans les faits c'était ça... Jamais un garçon ne m'avait invité où que ce soit. Peut-être que c'est ça qui m'avait forcé à mettre cette robe terriblement vulgaire que je haïssais et à sauter dans ma voiture pour allez en ville...
Mais tout de même... Pourquoi étais-je aussi mal à l'aise ?

Décidément ! Enfin, il n'en fit rien. Il pouvait éventuellement comprendre, toutefois, il espérait qu'elle n'allait pas lui gueuler dessus s'il se mettait à la charrier un peu ! Parce qu'il fallait dire qu'elle lui tendait de jolies perches, là !

Il ferma le menu, ayant choisi, et passa commande auprès d'un serveur.

Mais après, silence, à part le bruit des autres conversations et des couverts. Il croisa ses bras derrière sa tête, patientant, devant toutefois se contrôler pour ne pas se balancer sur sa chaise, mais il se lassa vite car il se mit ensuite à regardr avec curiosité les plats des autres tables.

Avant de se lasser de nouveau, finissant par demander, l'air de rien :

- Ça fait combien de temps que vous n'avez plus quitté votre armure ?

Il s'était tout au plus écoulé 1 minute entre la commande et la question !

Silence de mort... La conversation n'était pas mon fort mais là ça dépassait tout.

- Ça fait combien de temps que vous n'avez plus quitté votre armure ?

La question avait-elle un double sens ? Faisait-il référence à ce masque d'autorité que j'affichais sans cesse ou se limitait-elle à un aspect purement vestimentaire ? Avec lui difficile à dire.

Pas si longtemps. Juste...Tous les soirs. Quand je peux enfin être "juste" Tana Arvick. Et pas "l'amiral Arvick" ou "Miss pète-sec". Mais ces moments sont plutôt rares je vous l'accorde...

Je me surpris moi même en lui parlant de ça... Mais j'avais répondue un peu dans l'urgence... Et c'était bien ce que je pensais au fond de moi-même. J'aimais mon travail, mon grade, mes responsabilités. Mais quelques part j'en étais prisonnière aussi. Et comme le disait souvent ma mère "à ce rythme là je finirais vieille fille"... Bien sûr cette remarque m'agaçait prodigieusement. Quel regret au fond ? Les Hommes étaient si peu intéressants parfois. Rustres, unidimensionnels, voir superficiels...

Cependant, je n'aurais pas rangé Yasashi dans toutes ces cases. Il était différent. Il ne se prenait strictement pas au sérieux contrairement à la plupart des soldats... Bien au contraire. Et son tempérament désinvolte m'intriguait... Car toutes ses blagues, ses impertinences, ses boutades... Semblaient cacher quelque chose en fait. Une autre chose plus profonde un but caché presque. C'était assez difficile à expliquer.

Il aurait presque pensé qu'elle n'aurait pas voulu répondre, mais finalement, elle déballa un peu ce qu'elle avait sur le coeur. Ce qui le fit sourire, amusé.

Et à un moment, il ne put s'empêcher de lui faire cette réflexion, la questionnant, en prenant un air étonné :

- Quoi, vous auriez peut-être préféré qu'on vous appelle "Pète-mou" ?

Avant d'avoir une réflexion en tête :

- Vaut mieux "Pète-Sec". C'est plus propre. Et plus avantageux. Dans tous les sens du terme.

Ouais, bon...c'était un garçon ! Mais en même temps, un adulte qui voulait comme signifier que ça pouvait être, en un sens, un compliment...tout dépendait de la façon dont les gens avaient de le dire, comme tout !

Quoi, vous auriez peut-être préféré qu'on vous appelle "Pète-mou" ? Vaut mieux "Pète-Sec". C'est plus propre. Et plus avantageux. Dans tous les sens du terme.

C'était typiquement de ça dont je parlais... Ce type de petites remarques un peu stupides. Mais avec Yasashi ça ne collait guère. Parce qu'il n'avait rien d'un crétin. Et même sans avoir consulté son dossier, on pouvait le sentir quand on lui parlait un peu...
Je me contentais de lui répondre avec un sourire à moitié amusée et désespérée.

Et vous ? D'où vous vient cette manie, que dis-je cet art de vivre de vous montrer aussi désinvolte et décalé. Vous savez je ne suis pas dupe, vous avez beau essayer de vous faire passer pour un imbécile ou un non-conformiste je suis persuadée que ça a plus de sens que ce que cela semble être.

C'était cash mais lui aussi l'était et il n'hésitait pas. Et puis bon, autant faire en sorte que la soirée apporte quelque chose...

Il garda le même air, guettant sa réaction. Allait-elle s'énerver ? Réagir autrement ?

Seconde réponse. Il devait admettre qu'il était impressionné. Sûr que ça changeait effectivement de son tempérament bien stylé adjudant ! Mais bon, en même temps, c'était son boulot qui le demandait...

Tout ceci confirmait bel et bien tout ce qu'il avait déjà supposé sur elle.

Et cette fois, elle lui fit même plaisir : elle lui renvoya la balle, pour une fois ! Ce n'était vraiment pas quelque chose qui le dérangeait, au contraire, sinon, il ne le ferait pas lui-même aux autres !

Il allait s'amuser.

Pour la première question, à propos de sa désinvolture et de son côté décalé, il préféra répondre d'une façon fort banale, mais toutefois très honnête :

- J'suis comme ça, c'est tout.

Enfin, aussi loin que ce dont il se souvenait ! Il aimait être bon vivant, profiter d'un maximum de chose et s'épanouir. C'était...naturel. Et ça donnait souvent la force de passer pas mal d'épreuves...

Les plats arrivèrent, il remercia le serveur, et commença directement à attaquer, avant de répondre.

Sa remarque l'amusa. Elle avait donc compris. Ce dont il ne s'étonnait pas. On n'arrivait pas à un grade pareil sans une certaine capacité de déduction avancée.

Avalant sa première bouchée, il lui répondit par une autre question, d'un petit ton qui se voulait malicieux :

- Et à quels sens vous pensez, à titre d'exemple ?

Dans tous les cas, il était plus que satisfait. Il était plutôt content qu'elle ait accepté de venir, cela signifiait donc qu'elle mettait le reste au passé, tout comme lui. Mais surtout...et il n'avait pas l'intention de la louper là-dessus :

- Sinon, je suis très satisfait. J'ai réussi le défi que je me suis lancé avec vous. Je vais pouvoir m'en donner un plus difficile, encore !

Il fit évidemment exprès d'être vague pour le moment là-dessus ! Et s'il voudrait bien lui donner ou confirmer la réponse si elle la devinait quant à la nature de son défi actuel, le prochain, il n'avait pas l'intention de le lui dévoiler maintenant, sinon, ça perdrait tout de son intérêt à ses yeux !

Comme quoi, quand on savait manier certains mots dans certaines circonstances...filou. Jusqu'au bout.

Et à quels sens vous pensez, à titre d'exemple ?

Assez difficile de n'expliquer qu'une intuition mais j'allais faire de mon mieux. Ce fourbe jouait encore avec moi bien sûr, il devait très certainement avoir quelques exemples en tête mais pour cette fois je choisis de jouer le jeu.

Je ne sais pas... C'est assez difficile à expliquer. C'est un peu comme cette fameuse fois où je suis aller vous chercher sur Océan. Je vous ai pris pour un pervers sur le moment... Mais en réalité je suis certain que ce comportement servait un but bien plus vaste. Vous sachant largement assez malin pour reconnaître un uniforme, je devine que vous cherchiez surtout à me faire fuir.

Je ne pût m'empêcher de rire quelque peu à ma dernière phrase... Chose qui ne m'étais pas arrivée depuis assez longtemps au fait.

Sinon, je suis très satisfait. J'ai réussi le défi que je me suis lancé avec vous. Je vais pouvoir m'en donner un plus difficile, encore !

Un défi ? Voilà encore quelque chose qui apportait de l'eau à l'eau à mon moulin. Curieuse je ne pus m'empêcher de lui demander...

Et quel était-il ce défi ? Réussir à me faire enfiler une robe ? Si c'est ça vous avez effectivement du mérite, en principe j'avais l'intention de la revendre sur le net.

Il continua à savourer son plat en l'écoutant en même temps. Ne tenant pas en place, il fallait toujours qu'il "bouge", bien malgré-lui. Ensuite, vu le soucis avec lequel il était né, c'était une des astuces qu'il avait pour réussir à suivre une conversation sans que son attention ne soit perturbé par autre chose, comme les mouvements des serveurs, par exemple, ou les autres conversations.

Après, chacun avait sa méthode, la sienne à lui qui avait toujours fonctionné, c'était de s'occuper à autre chose en même temps. Cela paraissait tout bête, mais bon, fallait être dans ce genre de cas pour pouvoir comprendre ! Et il y avait eu notamment le dessin, en grande partie...

Lors des cours, où il faisait comme certains qui ne suivaient pas : il dessinait sur le coin de sa feuille de cours, ou de prise de note. Sauf que lui, il suivait, la différence était là ! La preuve en était que lorsqu'on le surprenait à ça, il avait eu droit de nombreuses fois à ces défis du genre "Très bien, alors veux-tu bien expliquer ce dont je viens de parler à l'instant ?", et qu'il répondait chaque fois avec précision. Même si pour cela, ses prises de note ressemblaient à de gros torchons plus qu'à des cours, qu'il mettait au propre le soir dans sa chambre ! Cela le faisait travailler deux fois plus, mais bon, il n'était pas arrivé à faire autrement...

- Vous ne mangez pas ?

s'enquit-il toutefois au bout d'un moment, tout en écoutant ensuite sa réponse...qui lui provoqua un léger rire.

Un pervers, hein ? Vrai qu'il y était allé un peu fort sur les premiers mots, que sa première réplique était de très mauvais goût, il le reconnaissait volontiers. Il ne put s'empêcher de se dire que décidément, selon les circonstances, une même phrase pouvait avoir différents effets.
A ce moment-là, ils étaient deux parfaits inconnus, de sexe différent. Donc forcément, cela passait pour une certaine perversité. Mais s'il avait sorti cette réplique face à un homme inconnu, il serait passé pour autre chose...de même, s'il sortait ça par exemple à une amie, il passerait pour le clown de service. Quant à une petite amie...juste pour quelqu'un d'amoureux !

Comme quoi...

Il avait souvent découvert ce genre de chose, et cela fonctionnait pour beaucoup de répliques. Pratiquement toutes. Pour ça que très souvent, même si ça lui sortait comme ça sans avoir à réfléchir, selon l'inspiration du moment, en fait, il calculait plus ou moins ses coups, et attendait parfois le moment propice avant d'en sortir une bien gardée...

Cela l'amusait. De se dire qu'il pouvait provoquer diverses situations avec exactement les mêmes mots, mais en fonction des circonstances. Il avait souvent cette analyse en amont !

Comme elle avait toutefois joué franc jeu, il se disait qu'elle méritait bien un retour !

- Au risque de me répéter, je ne suis vraiment pas étonné que vous soyez si haut gradée. En vous voyant pour la première fois, cela m'était paru très évident. Et je dois admettre que c'est un plaisir de tester ce genre de personne. Oh, pas pour être d'une quelconque méchanceté, mais juste parce que je trouve toujours plus intéressant de "jouer" avec des personnes intelligentes. Qui savent réfléchir, voir au-delà des choses telles qu'elles apparaissent. C'est comme dans un jeu. Quand celui-ci est trop facile, on se lasse vite. Mais quand il y a du challenge, de quoi réfléchir pour essayer de dépasser ce défi qui nous est présenté, cela le rend...plus intéressant.

Bon, après, on approuvait ou pas, il s'en fichait, hein, c'était juste sa vision des choses ! Pour ça qu'il avait pris plaisir quand elle avait répondu tout à l'heure à sa joute verbale. Ensuite, pour sa part, il estimait que c'était un compliment envers la personne. Parce que bon, en gros, dire qu'on appréciait une certaine vivacité d'esprit chez quelqu'un d'autre, c'était plutôt flatteur, à son sens !

- Mais je dois admettre qu'effectivement, à ce moment-là, je voulais plutôt vous faire partir. Le soir de la veille, dans un casino, un type m'a défié dans un jeu d'argent. Je lui ai raflé toute sa mise. Une mise plutôt importante. Je ne l'ai pas poussé à cela, c'est lui qui a misé de plus en plus car il refusait d'admettre qu'il était mauvais, et voulait absolument sa petite revanche. J'avoue que j'ai continué par intérêt : j'avais reçu une facture un peu trop salée le mois dernier, et il fallait que j'arrondisse ma fin de mois. Les taxes foncières, ça ne pardonne pas. Et aussi par fierté. Cet homme s'était moqué de moi, en considérant que mon métier de mécanicien était un sous-métier, alors qu'il n'en existe aucun. J'ai donc voulu lui donner une bonne leçon. Le soucis, c'est que ce type a porté plainte. J'avais donc cru au premier abord que vous étiez venue éclaircir cette histoire.

Cette histoire le faisait rire un peu, le pire. Disons qu'il avait vu, avant qu'elle ne se présente. Et là, il avait compris que non, ce n'était pas du tout pour venir s'expliquer avec lui de cette situation idiote. Surtout qu'il lui aurait présenté des arguments logiques : il n'avait rien volé, juste respecté les règles du jeu, et que si l'autre avait mal géré ses mises, qu'il n'avait pas à en être tenu responsable. Il ne l'avait jamais incité, après tout !

Même si après, Eynar n'ayant pas du tout apprécié d'être descendu au rang de "ceux qu'on ne voit pas mais qui font tout", il n'avait pas pu s'empêcher de dépenser une partie de la mise gagnée sous les yeux de son adversaire en s'achetant au comptoir la dernière console de jeu à la mode avec quelques jeux vidéos en plus.

Ah, quand on le cherchait, on le trouvait ! Quand Eynar n'appréciait pas quelque chose, il savait le faire savoir...et sans crier. Sans hurler. Juste par fourberie. Cela fonctionnait souvent beaucoup mieux.

- C'était puéril...mais bon, je ne le regrette pas. Après, quand j'ai su le pourquoi du comment de votre venue, j'avoue que j'ai flippé un peu. Et qu'effectivement, j'espérai réussir à vous convaincre que je n'étais pas celui que vous cherchiez. Mais j'ai fini par comprendre que j'avais perdu ce combat...

D'où sa résignation, bien qu'il avait continué à faire des siennes juste pour bien faire comprendre qu'il n'avait pas apprécié la méthode !

Après, non, il n'avait aucune honte à assumer. Puéril lors du coup du casino ? Oui et alors ? Il avait eu peur quand il avait compris que le but de Tana était de le réintégrer dans le Concil ? Oui, et alors, également ? Il était humain, avait ses défauts et ses qualités, et il les assumait. Car il savait qui il était. Et une personne était composée de qualités et de défauts. Si on rejetait une qualité ou un défaut, c'était qu'on ne s'acceptait pas soi-même, selon sa théorie. Alors lui, il assumait tout, et vivait en paix avec sa conscience. Si ça plaisait, tant mieux, sinon, il n'en n'avait rien à faire !

Mais à la fin de sa phrase, elle eut un petit rire...qui lui agrandit son sourire. Oh oui qu'il était satisfait. Et cela lui permit de répondre à sa prochaine question :

- De vous arracher un sourire. Juste pour le délire. Et du coup, sans le vouloir, le prochain que je voulais a été accomplis aussi. Vous avez rigolé. Vous êtes pénible. Je vais être obligé de me trouver un autre défi pour passer le temps ! Pour la robe, je ne m'y attendais pas du tout. Vous m'avez pris par surprise. Et c'est plutôt flatteur !

La réponse fut inattendue...

De vous arracher un sourire. Juste pour le délire. Et du coup, sans le vouloir, le prochain que je voulais a été accomplis aussi. Vous avez rigolé. Vous êtes pénible. Je vais être obligé de me trouver un autre défi pour passer le temps ! Pour la robe, je ne m'y attendais pas du tout. Vous m'avez pris par surprise. Et c'est plutôt flatteur !

J'ignore ce qui m'avait le plus mis mal à l'aise dans sa phrase mais je me mis de nouveau à rougir comme une tomate cherchant désespéramment une diversion... Mon verre d'eau ! Parfait !
Mais à mon avis cette tentative maladroite de dissimuler ma gêne n'avait sûrement pas échapper à mon partenaire.

Eh bien... Merci... Je...

Décidément, ce serait bel et bien la dernière fois que j'enfilais ce truc... Ça me mettait beaucoup trop mal à l'aise.
J'avais trop peur du regard des autres... Sans vraiment comprendre pourquoi.
Quoique... C'était logique. Toute ma vie j'avais tout fait pour montrer que, quelque part, j'étais bel et bien un soldat, endurcie, froide, impitoyable. Et pas "juste une femme"...Le problème c'est que cette robe disait tout l'inverse justement.

Et ce qui me gênais par dessus tout, c'était d'avoir le regard d'un homme sur moi. D'un homme qui pouvait penser autre chose de moi que "C'est l'amiral Arvick" ou "dans mon intérêt mieux vaut me taire et obéir...".
Car pour la première fois, c'était l'impression que me donnait Eynar. De s'adresser à moi comme si j'étais une personne et non une figure d'autorité.

Mais je ne jetais pas la pierre à tous les autres loin de là. C'était ce que je voulais au fond. Qu'on me craigne et qu'on me respecte comme n'importe quel autre gradé de la base.
Mais comme toutes les petites filles, j'avais aussi rêver un jour du prince charmant, adolescente, d'aller à un rendez-vous avec un garçon qui me plaisait. Tout cela je ne l'avais jamais vécu, et même si je me persuadais que c'était futile, une part de moi voulait encore y croire. Et le vivre aussi. Le problème c'est que je ne l'assumais pas...

Je ne disais plus rien, fixant désespéramment mon assiette, de peur de fixer l'homme qui avait fait remonter tout ça à la surface. Eynar Yasashi était redoutable à un point que n'avais même pas imaginé...

Il eut un petit air amusé à sa réaction. Décidément !

Il ne put donc s'empêcher de lui refiler un petit conseil bien à sa manière :

- Si vous ne savez pas quoi dire, finissez donc votre assiette et faites comme si vous ne m'aviez pas entendu.

Le tout accompagné d'un rapide clin d'oeil, et de s'occuper à nouveau de sa propre assiette.

Cela voulait tout dire !

Dans tous les cas, il ne s'était toutefois pas attendu à un changement de façade aussi radical ! Il aurait cru qu'elle aurait gardé son masque, et qu'ils auraient continué à discuter affaire, ou ce genre de chose.

Finalement non. Et il n'allait pas s'en plaindre !

Si vous ne savez pas quoi dire, finissez donc votre assiette et faites comme si vous ne m'aviez pas entendu.

Effectivement je ne m'étais pas trompé... Mieux valait suivre son conseil, puisqu'il me fournissait une diversion idéale. Et puis en plus je n'avais quasiment pas toucher à mon assiette, c'était justement l'occasion. Et puisqu'il payait, c'eut été dommage de gaspiller de la sorte.
Autant profiter, après tout je reprendrais le travail dès demain matin.

Merci pour cette soirée Eynar... Nous ne sommes pas partis du très bon pied tous les deux mais... C'était agréable de pouvoir être quelqu'un d'autre qu'un soldat ce soir.

Le repas continua, il ne l'embêta plus. Même si, en attendant le dessert, il eut du mal à tenir en place aussi, piquant machinalement sa serviette avec sa fourchette, dessinant des formes avec les empruntes qu'il formait, tout en regardant ailleurs, comme s'il avait la tête dans les nuages, comme on pouvait dire.

Quand les desserts arrivèrent, Tana ne rajouta rien de plus, alors il s'y attaqua, et enfin vint le moment de payer.

Il laissa un pourboire, tandis que Tana semblait enfin retrouver un semblant de parole.

- En effet. Très content que vous ayez consenti à l'invitation.

Puis oui, il se disait qu'elle se prenait tellement la tête qu prendre le temps de souffler quelques heures n'étaient pas si mal, finalement !
Car même intimidée, elle le disait, elle avait oublié un peu son travail qui lui prenait...beaucoup de place. Elle devait l'avoir compris, pour la peine !

Il se releva, proposant simplement, bien qu'un peu plaisantin :

- Vous voulez que je vous raccompagne ou je vous sors par les trous de nez, et il est temps d'arrêter les frais ?

En effet. Très content que vous ayez consenti à l'invitation.

La vie était une chose amusante. Qui eut cru qu'un type que je méprisais presque dès la première fois que je l'avais vu pouvais finalement se révéler être la personne qui m'avait enfin fait prendre conscience qu'il y avait autre chose dans la vie que la paperasse et le boulot...
La première impression est souvent la bonne dit-on, mais Eynar Yasashi était l'exception qui confirmait la règle.

Vous voulez que je vous raccompagne ou je vous sors par les trous de nez, et il est temps d'arrêter les frais ?

Par réflexe plus qu'autre chose, j'allais lui dire que je préférais rentrer seule... Mais au fond pourquoi couper court tout de suite ?
Quelque part, j'aurais voulu que cette soirée ne s'arrête jamais... Pour ne plus avoir à enfiler mon masque sinistre d'amirale et redevenir dure et froide... Mais c'était la règle du jeu et mine de rien, j'aimais ce boulot. Claquer la porte ? Partir du jour au lendemain ?
Ce n'était pas mon genre. Si je m'engageais c'était jusqu'au bout.

Ce serait idiot de rentrer chacun de son côté alors que nous allons tous les deux à la base. Vous vous êtes montrés beaucoup plus agréable que la moyenne des fois où nous nous sommes vus, j'aimerai pouvoir en profiter encore un peu...

Loin de tout reproche, c'est avec un léger sourire et une pointe d'ironie que je lui lançai cette petite boutade... Sachant pertinemment que je m'exposais à une riposte peut-être bien pire, mais je commençais à être habituée à présent.

Tiens donc, ça y est, elle commençait à "jouer" à ce niveau ! Cela lui fit plaisir, le pire ! Et son expression sur son visage le confirma, d'ailleurs !

- C'est marrant, je n'arrive pas à déterminer si vous êtes ironique ou honnête avec le mot "agréable" ! Ce qui signifie que vous avez le bon filon !

Le tout d'un ton largement satisfait et amusé. Pour la suite...

- Et je vous en prie. En étant amirale, vous devez savoir comment mater des têtes brûlées dans mon genre !

[RP terminé]

» Tana Arvick