RP event : Le secret de Prométhée...

Le mécano venait d'asséner un coup magistral à l'avant-dernier Bluven...
Du moins, c'est ce que nous croyions.
Car, en vérité, ils n'étaient pas plus que deux... Mais encore trois!
Celui que nous avions cru mis hors d'état de nuire par la toubib se releva soudain, et bondit... Dans la direction de l'excité, qui lui tournait le dos.
D'un preste saut, je me mis entre eux, parant l'attaque. Nous avions besoin de ce type, même si je ne l'appréciais pas. Et puis... Concernant ce dernier point, je n'avais vu qu'une facette du personnage. Je ne pouvais pas prétendre le connaître suffisamment pour affirmer qu'il n'était qu'un idiot désagréable.

De toute manière, protéger mon groupe était ma mission actuelle.

Citation :

Arme utilisée : double photo-sabre

PV : 114

PA : 8

Cible : Attaque simple sur squelette 8.

Drewan Aubépine a effectué 1 lancé(s) d'un dé 20 faces :

(+1)

Citation :

Arme utilisée : Photo-Sabre

PV Restant : 116

PA : 8

Action : Attaque à l'arme blanche sur squelette n°8

Dé de précision :

Ryan Davik a effectué 1 lancé(s) d'un dé 20 faces :

Citation :

dé de dommage :

Ryan Davik a effectué 2 lancé(s) d'un dé 20 faces :: ,

+20

Squelette n°8 K.O -> Vainqueurs : Anya Kaïto, Chandra Shadar, Eynar Yasashi, Tana Arvick, Ryan Davik

Ils y étaient presque...si Anya ne comprenait pas trop pourquoi la femme civile était là, elle eut vite fait de comprendre pourquoi Tana avait rallié cet autre éclaireur, cette infirmière et l'ex-ingénieur...

L'infirmière arrivait très bien à s'aventurer sur le terrain, alliant attaque et soutien au groupe, l'autre éclaireur avait l'oeil vif et était concentré.

Ryan acheva le monstre que l'autre éclaireur avait raté en voulant protéger l'ex-ingénieur. Ce qui le mit à terre.

Bon, plus que deux.

- Et merde !

Anya visa aussitôt ce monstre-ci, déjà bien amoché, afin que tous puissent se concentrer sur le dernier monstre. Alors elle pointa son arme vers le monstre bien amoché. Elle devait absolument le toucher, avant qu'il ne riposte sur son adversaire qui l'avait presque mis KO.

Citation :: Arme utilisée : Mitraillette BS-20

PV Restant : 102

PA : 8

Action : Attaque simple + 3 en dommages.

Cible: Squelette 9

Dé de précision + 1

Anya Kaito a effectué 1 lancé(s) d'un dé 20 faces :

Dé de dommages +3

Anya Kaito a effectué 1 lancé(s) d'un dé 20 faces :

Squelette n°9 K.O -> Vainqueurs : Tana Arvick, Anya Kaïto, Eynar Yasashi, Chandra Shadar

Plus qu'un seul qui donnait... signe de vie, si l'on pouvait dire.

Citation :

Arme utilisée : fusil à pompe KRX-50

PV Restant : 130

PA :5

Action: tir simple sur squelette n°10

Chandra Shadar a effectué 1 lancé(s) d'un dé 20 faces :

Citation :

Chandra Shadar a effectué 2 lancé(s) d'un dé 20 faces :: ,

Citation :

Squelette de créature n°10

PV : 55
DMG : 1 dé
Compétence : -

Action : Attaque simple

Dé de précision :

Admin a effectué 1 lancé(s) d'un dé 20 faces :

Citation :

Dé de dommage :

Admin a effectué 1 lancé(s) d'un dé 20 faces :

Cible : Tana Arvick

Citation :

Arme utilisée : Fusil d'assaut BX-TKM

PV Restant : 53

PA : 7

Action : Attaque simple sur squelette n°10

Dé de précision :

Tana Arvick a effectué 1 lancé(s) d'un dé 20 faces :

-2

Citation :

dé de dommage :

Tana Arvick a effectué 1 lancé(s) d'un dé 20 faces :

+24

Bon, il ne restait plus qu'une de ces choses. Violette regrettait de plus en plus de ne pas avoir écouté Tana et avoir insisté pour venir. Mais maintenant que c'était fait, peut être pouvait elle se rendre un peu utile?

Citation :

Arme utilisée : Pistolet ME-6

PV Restant : 189

PA : 5

Attaque simple sur squelette n°10

Violette Maunanis a effectué 1 lancé(s) d'un dé 20 faces :

Eynar n'avait eu que peu d'issue, et jurait de ne pas avoir réussi à abattre le monstre en un coup. Heureusement, les deux éclaireurs vinrent à son secours.

Il n'en restait plus qu'un, qui s'attaquait à Tana. Eynar attaqua aussitôt.

Citation :: Arme utilisée : Photo-lame

PV Restant : 81

PA : 8

Action : Attaque simple

Cible : Squelette 10

Dé de précision

Eynar Yasashi a effectué 1 lancé(s) d'un dé 20 faces :

Le dernier coup. Fatidique. Comme quoi, ça servait, les leçons d'escrime qu'il pratiquait ! Il ne regrettait pas d'avoir embarqué sa photo-lame fidèle depuis un long moment. Ses manoeuvres au corps à corps étaient certes plus risquées, mais il se sentait mieux dans son élément, là !

- ET BANG !

lança-t-il, tranchant l'air, tout en repoussant Tana vers l'arrière afin de la protéger d'un autre coup du monstre.

Dé de dommages

Eynar Yasashi a effectué 1 lancé(s) d'un dé 20 faces :

+ 50

[Ça, c'est du bon 8D]

Squelette n°10 K.O -> Vainqueurs : Eynar Yasashi, Tana Arvick, Chandra Shadar

Citation :

Récompenses :

Admin a effectué 1 lancé(s) d'un dé 20 faces :

Tana Arvick

Admin a effectué 1 lancé(s) d'un dé 20 faces :

Violette Maunanis

Admin a effectué 2 lancé(s) d'un dé 20 faces :: ,

Eynar Yasashi

Admin a effectué 1 lancé(s) d'un dé 20 faces :

Drewan Aubépine

Admin a effectué 1 lancé(s) d'un dé 20 faces :

Ryan Davik

Admin a effectué 1 lancé(s) d'un dé 20 faces :

Anya Kaïto

Admin a effectué 1 lancé(s) d'un dé 20 faces :

Chandra Shadar

Citation :: Résultat :

Tana Arvick : 1"Carbone"+1"Produits Chimiques"

Violette Maunanis : 1"Carbone"+1"Produits Chimiques"

Eynar Yasashi : 1"Tungstène"+1"Acier"+1"Produits Chimiques"

Drewan Aubépine : 1"Carbone"+1"Produits Chimiques"

Ryan Davik : 1"Pièces détachées"+1"Produits Chimiques"

Anya Kaïto : 1"Pièces détachées"+1"Produits Chimiques"

Chandra Shadar : 1"Carbone"+1"Produits Chimiques"

Les tirs cessent et le silence retombe... C'est enfin terminé. Beaucoup des soldats sont abasourdis par ce qu'ils viennent de combattre. S'ils n'avaient pas affronté ces choses, ils n'y auraient sûrement jamais cru. Certains sont justes terrorisés, d'autres pensent à la manière dont ils vont tourner ça dans leur rapport.

Une seule chose est sûre : les deux maraudeurs morts ont réveillé quelque chose dans ces ruines. Quelque chose qui leur a coûté la vie, et qui aurait bien pu prendre celle de l'équipe...

Dans la cage thoracique de l'une des créatures, un étrange cube noir présentant des veines bleues brillantes semblables à celle des morts-vivants commence à s'éteindre petit à petit...

De nos opposants, il ne reste au mieux que des tas d'os désincarnés, au pire de la poussière. Si qui que ce soit m'avait dit que des créatures pareilles existaient dans le monde, je l'aurais pris pour un malade mental. Mais là le constat était sans appel : nous avions tous lutté contre ces choses... Et tous survécus ? Ça restait à voir.

- Est-ce que tout le monde va bien ?

Les soldats se recomptent rapidement. Jusqu'à en arriver à un constat sans appel. Une exalté s'avance vers moi...

- Nous avons un mort Madame... Durant. Une bestiole à du lui lacérer la clavicule...

Je sens une infinie tristesse dans sa voix : ces deux soldats étaient certainement des amis. Je commence à regretter cette mission... La mort est parfois un aléa inévitable lors d'une opération et celle-ci n'échappait pas à la règle. Nous ne savions pas ce que nous allions trouver sur Prométhée mais le résultat dépassait mes croyances les plus folles.

- On rebrousse chemin, tant pis. L'état major voulait savoir ce qu'il y avait dans ces ruines maintenant nous le savons tous. Inutile d'aller plus loin. Au mieux nous retomberons sur le même genre de créatures, au pire sur quelque chose de cent fois plus dangereux. On arrête les frais et on évacue.

Violette essayait de remettre de l'ordre dans ses pensées. La panique et la tension dues aux combats auxquels elle n'était pas habitués commençait à retomber. Ainsi que l'étrangeté de la chose. une fois au sol, immobiles, réduits en poussière ou en éclats pour la plupart, les amas d'os semblaient à présent bien inoffensifs. Comme ils auraient dû l'être normalement.

Elle entendit l'amiral demander si tout le monde allait bien. Elle n'avait été que légèrement blessée. D'autres avaient été plus atteints, voir pire, si elle avait bien comprit la réponse d'un des soldats. L'ordre d'évacuer ne tarda pas à tomber. La jeune femme était en même temps soulagée de rentrer et en même temps perturbée par ce qu'elle avait vu ici.

Des squelettes qui bougent! Elle n'aurait pas vécu ça avec d'autres personnes, elle se serait déclarée folle sur le champ. Pourtant, en regardant les autres compter leurs propres blessures et se préparer au départ, elle su qu'elle pourrait sans doute en reparler plus tard. Sans être diriger de suite vers un asile. Dans ces circonstances, même pas besoin de faire valoir la clause du secret, personne d'autre ne voudrait croire ce genre de chose, à part ceux qui l'avaient vécu.

Lentement, les soldats quittaient un à un le couloir par lequel ils étaient tous venus pour se diriger vers la salle fermée précédemment. Intérieurement, Violette espéra que quelqu'un, peut être l'ingénieur qui avait ouvert la porte tout à l'heure pourrait la refermer à nouveau. Parce que si d'autres "créatures" comme celle ci pouvaient surgir de l'intérieur des ruines et se répandre sur la planète...

Quelque chose l'ennuyait, dans tout ça. Quelque chose dont elle n'arrivait pas encore à mettre le doigt dessus, mais plus elle y réfléchissait, et plus elle était certaine de pouvoir trouver. Il lui suffirait d'un peu plus de temps et d'un peu plus de calme. Elle savait que cela avait avoir avec les choses qui les avaient attaqué. Machinalement, elle examinait les morceaux qui n'étaient pas trop abîmés.

Elle se rendit compte qu'elle était la dernière et qu'elle allait devoir y aller si elle ne voulait pas rester toute seule quand enfin, elle tomba sur ce qu'elle cherchait sans avoir réussi à mettre l'idée dessus. C'était quasiment encore une cage thoracique intacte. Elle avait donné un coup de pied dedans, ce qui avait soulagé sa frustration. Les os s'étaient retournés, laissant apparaître une très faible lueur bleue.

Sur le moment, elle eut peur, pensant que la simili vie reprenait la créature, mais l'éclat bleuté était trop faible. Elle tâtonna un peu et finit par tomber sur quelque chose qui n'était pas des os. Elle n'avait plus tellement de temps. Elle tira un coup sec. Une sorte de cube noir et dur se détacha brusquement. Elle enferma l'artefact dans la paume de sa main et couru pour rejoindre les autres. Elle le signalerait plus tard, quand ils seraient en sécurité... Dans la navette, par exemple. Et puis, au moins, la lumière serait meilleure pour pouvoir l'examiner plus en détail.

Enfin...ça semblait être...terminé.

Et là, d'un seul coup, sans vraiment s'en rendre compte, le visage d'Eynar s'assombrit. Comme s'il venait de se rendre compte d'une chose brusquement.

En réalité, c'était précisément ça : il avait bien conscience qu'ils avaient eu affaire à des monstres, et dans des situations dangereuses comme celles-ci, Eynar avait l'habitude...de se protéger. Il fermait son coeur, comme s'il "déconnectait" complètement de la réalité dans laquelle il était. Exprès. D'où ses réactions décalées. Tout ça pour ne surtout pas céder à la panique. Ni à ce genre de chose. Chacun son truc.

Si cela était efficace, car vu la situation, on ne pouvait pas dire qu'il avait eu réellement une réaction "normale" en voyant des squelettes, comme s'il trouvait ça "normal", en réalité, ce n'était pas le cas. Juste qu'il s'était complètement fait hermétique à ce qu'il voyait. Pour justement, ne pas céder, et soutenir le groupe.

Alors là que son masque de protection s'abattait...il reprenait soudainement conscience de cette réalité qu'il avait voulu ignorer pour se protéger.

Surtout en voyant ces choses noires en eux. Ces sillons bleutés, qui clignotaient à la manière de lumières sur des machines...

Rien qu'avec ça, une théorie sordide s'était formée dans son esprit, et vu la nature, il ne voulait pas y croire. Pour lui, c'était digne d'une barbarie sans nom...

Alors quand on annonça qu'il y avait un mort...son visage se ferma encore plus. Voilà pourquoi il avait quitté l'armée. Parce qu'il avait compris que ce n'était pas pour lui, finalement. Et qu'il ne voulait plus jamais vivre ce genre de chose. Son ressentiment à propos de son ré-enrôlement forcé ressortit un peu en lui. Après tout, s'il était bien conscient que c'étaient les risques du métier, il avait toutefois quitté l'armée en connaissance de cause. Et s'il ne voulait plus jamais y revenir, ce n'était pas sans raison.
Dont celle-là, précisément. Il n'avait pas signé pour se faire éventuellement tuer. Oh que non. Il s'était désengagé, et il était sensé étudier des trucs. Pas faire...tout ça. Alors oui, du coup, son ressentiment ressortit un peu. Il n'était pas revenu pour ça.

Et ça allait durer tout un mois ? Punaise, il sentait que ça allait être TRÈS long !

Il rangea son arme. Qui finalement, lui avait bien mieux servi que diverses mitraillettes et compagnie. Comme quoi, même avec les choses les plus basiques, on arrivait à faire des choses...comme il l'avait très vite appris, ce n'était pas l'outil qui faisait le travail, tout dépendait de la manière dont la personne s'en servait. Il en profita aussi pour ramasser les autres qu'on lui avait prêté.

L'annonce du mort le perturba. Surtout avec la théorie qu'il avait à propos des autres cadavres qu'il avait vu...

Du coup, il s'approcha de Tana, prononçant seulement ces mots :

- Ne l'abandonnez pas ici. Surtout pas. Au cas où. Il doit être ré-expédié à la base, sur Céos. Pour être traité en humain...

Des mots pas forcément très audibles, en même temps, il ne tenait pas à faire valoir ses soupçons à tout le monde, surtout si sa théorie s'avérait fausse - et il souhaitait sincèrement se tromper.

Cela dit, il ne fit rien de plus et partit vers la sortie.

Le dernier Bluven s'écroula, soulevant un nuage de poussière, sous le coup de grâce du mécano.
Je rangeai mes lames, et allai tranquillement ramasser mon fusil. Il n'était pas abîmé, malgré l'impacte contre la bête d'os et de crocs... Tant mieux. Mieux armé j'étais, plus j'avais de chance de survivre dans ces ruines hostiles. Après tout, qui savait ce qui nous attendait, au fond de ces ruines...?

Notre chef s'enquit de la situation du groupe. Des blessés, bien sûr, mais surtout un mort...
Tant pis. C'était triste, mais... Si c'était le prix d'une telle découverte, alors, il valait la peine d'être payé. Des squelettes qui reprenaient vie... Cela n'annonçait rien de bon. Aujourd'hui, c'étaient des animaux, mais... Après? Serions-nous forcés de trancher et cribler de balles nos proches contrôlés par ces veines? Ou d'être nous-mêmes contrôlés, et de se voir déchiqueter parents et enfants, conscients de nos actes mais impuissants à les arrêter?
J'avais la mauvaise manie d'imaginer toujours le pire... Mais cela restait un scénario probable. Les corps des maraudeurs n'étaient pas encore décomposés: le danger venait d'être libéré... Ces squelettes n'étaient peut-être que les premières expérimentations, les cobayes d'une découverte redoutable...
Qui était derrière cela? De quoi étaient composées ces veines? Il restait beaucoup trop de choses à découvrir, trop de mystères qui pouvaient cacher les plus horribles machinations, les plus destructrices boîtes de Pandore, les plus maudits des futurs fléaux de l'humanité...

Aussi, quand notre chef décréta une retraite immédiate... Je ne pus me contenter d'obéir docilement.
Aussi -et ce fut sans doute la première fois que la plupart de nos compagnons entendirent ma voix- , je me mis face à elle, et parlai.
- Pourquoi avoir affronté ces monstres, si c'est pour repartir après? Nous aurions pu fuir, et fermer la porte derrière nous. Ces bêtes étaient restés tranquillement dans les ruines, malgré l'ouverture de la porte: les scientifiques n'auraient rien risqué.
Je n'aimais pas les longs discours. Je n'avais jamais été un grand orateur... A quoi bon, quand la majorité des personnes pour qui j'avais de l'intérêt, ne l'acquéraient que parce que leur tête était ma prochaine cible? Malgré tout, je continuai, mêlant phrases clichées -je supposai qu'elles pousseraient les soldats à s'apparenter à ces héros de roman, qui ne meurent évidemment jamais- et raisonnement logique.
- Donnons un sens à ce combat, et à la mort de notre compagnon. Continuons l'exploration, et fuyons si d'autres de ces créatures surgissent en surnombre. Un danger certain repose au fond de ces ténèbres, un danger qui menace notre famille, ceux que nous aimons. Anéantir ce danger et devenir les sauveurs de l'humanité... Cela ne vaut-il pas le risque d'écoper de quelques blessures supplémentaires?

Mes pensées ne volaient pas si haut, mes intentions n'étaient pas si héroïque. Je voulais, bien sûr, sauver l'humanité si elle devait l'être, mais l'idée de laisser cette mission inachevée, de fuir après ce long voyage en navette et la mort d'un homme sans rien avoir appris de constructif, me répugnait.
Que noterions-nous dans le rapport? "Les frais de voyage et la mort d'un homme nous ont permis d'apprendre qu'il y a du danger sur Prométhée". Un peu vague, et très inutile, surtout.
Le voyage retour, sept jours. Le voyage aller pour la relève, sept jours. Le temps qu'une expédition se prépare... Des semaines, des mois? Une expédition de grande envergure prenait énormément de temps, et, si c'était pour envoyer une petite troupe... Et bien, nous étions déjà sur place.
Bref, il était hors-de-question de rebrousser chemin alors que les réponses nous attendaient vraisemblablement, un peu plus loin dans les ruines...

- De toutes manières, avec le fracas qu'a fait notre combat contre ces Bluvens, s'il y avait d'autres créatures du genre, elles seraient arrivées depuis belle lurette.

Nous avions beau eu lutter comme des fous, nous acharner... Un de mes hommes était mort. Tué par une de ces saloperies. Au diable le concil et sa mission, on avait déjà assez des maraudeurs et des Icare pour massacrer nos soldats... Je n'avais qu'une envie, me tirer d'ici en vitesse, écrire mon rapport et appeler la famille de Durant pour leur faire part du drame. Ce genre de chose était déjà assez pénible et désagréable à faire, si ça pouvait s'arrêter à un seul soldat c'était aussi bien...

- On rebrousse chemin, tant pis. L'état major voulait savoir ce qu'il y avait dans ces ruines maintenant nous le savons tous. Inutile d'aller plus loin. Au mieux nous retomberons sur le même genre de créatures, au pire sur quelque chose de cent fois plus dangereux. On arrête les frais et on évacue.

Sage décision selon moi... Bien sûr nous étions loin d'avoir fini l'exploration de ces ruines mais au vu des circonstances, continuer aurait était du suicide ou de la folie furieuse. Mais tout le monde ne semblait pas de cet avis.

- Pourquoi avoir affronté ces monstres, si c'est pour repartir après? Nous aurions pu fuir, et fermer la porte derrière nous. Ces bêtes étaient restés tranquillement dans les ruines, malgré l'ouverture de la porte: les scientifiques n'auraient rien risqué. Donnons un sens à ce combat, et à la mort de notre compagnon. Continuons l'exploration, et fuyons si d'autres de ces créatures surgissent en surnombre. Un danger certain repose au fond de ces ténèbres, un danger qui menace notre famille, ceux que nous aimons. Anéantir ce danger et devenir les sauveurs de l'humanité... Cela ne vaut-il pas le risque d'écoper de quelques blessures supplémentaires ? De toutes manières, avec le fracas qu'a fait notre combat contre ces Bluvens, s'il y avait d'autres créatures du genre, elles seraient arrivées depuis belle lurette.

Je n'avais rien contre ce type à priori... Mais ses paroles me mirent hors de moi. Ce qu'il disait n'était pas totalement faux mais en cet instant précis, je n'étais guère moi même et une seule chose trottait dans ma tête : ces choses avaient pris une vie.

- Sauver l'humanité ?! Ça veut dire quoi pour vous ? Descendre jusqu'au fin fond de ce purgatoire pour crever comme des chiens ?! Si on y reste tous on est pas plus avancé ! Et épargnez moi vos théories foireuses ! Vous parlez de logique avec des squelettes vivants ?!

Raphaël intervint soudainement, histoire de tempérer la conversation qui était devenue un peu trop houleuse.

- Ecoute ptit gars même si on a tous envie de se tirer d'ici il y a du vrai dans ce que dit Drewan... Mais tu marques un point : si on y reste tous, le concil ne sera jamais informé de ce qu'on y a vu et à ce rythme, ils n'ont pas fini d'envoyer des soldats dans ces ruines. Amiral vous avez eu tous les retour possible : toujours partante pour rebrousser chemin ?

L'amiral Arvick répondit aussitôt... Elle savait ce qu'elle voulais on dirait.

- L'objectif de base était d'éradiquer toute menace pour le concil... Pas de NOUS faire éradiquer. Si on doit revenir ici il nous faudra nous y prendre autrement. Pour le moment et au vue de la situation, j'estime que nous ne sommes pas suffisamment armés et nombreux pour lutter contre ces choses. Comme vous je déplore que nous n'ayons rien à analyser mais votre survie passe avant le reste. On va récupérer quelques ossements pour le labo et sceller cette foutue porte jusqu'à nouvel ordre.

Aussitôt dit, aussitôt fait, nous commençâmes à rassembler quelques ossements des créatures défuntes pour les placer dans des tube hermétiques. Ma colère commençait à retomber mais pas ce goût d'amertume qui me restait dans la bouche... Quelle foutue journée.

Finalement, il y eut un drame : un soldat mort. Bon, ok, Anya était plus que très bien placée pour savoir que c'étaient les risques du métier, mais...un mort était un mort, et c'était toujours dramatique pour les proches liés à la personne concernée.

Elle, elle demeura silencieuse. Déjà, en général, elle ne parlait peu, surtout à ses débuts dans le Concil, quand elle apprenait les coutumes et qu'elle devait se faire une place au milieu de tous ces hommes parfois bruts...

La discussion s'envenima malheureusement, mais fort heureusement, celle-ci fut vite calmée, et Tana réitéra son ordre sans céder.

Bah, c'était elle la tête de ce commando. Anya estimait donc qu'elle était la mieux placée pour savoir ce qu'il fallait faire. Sinon, pourquoi lui aurait-on donné ce grade ? On ne le lui avait certainement pas donné pour ses beaux yeux...

Elle retira son masque, le rangea, de même que l'arme qu'elle avait utilisée, avant de simplement obéir aux derniers ordres donnés par Tana. L'envie la démangeait d'aller vers Ryan pour tenter de l'appuyer, mais elle avait appris qu'ici, ce genre de chose risquait de le décrédibiliser devant ses troupes...alors elle attendrait le bon moment, pour son ami.

La bataille était terminée. Enfin. Elle pansa les blessures les plus graves. Un certain sentiment de mission inaccomplie la prit. Elle n'avait pu empêcher un mort. Elle ne le connaissait pas, elle n'allait pas non plus s’appesantir sur son sort. Pourtant, elle n'était pas satisfaite. Elle était là pour sauver des vies, pas pour les perdre.

Machinalement, elle regarda l'heure. Il était grand temps de prendre son traitement. Le combat avait retardé un peu la prise. Personne ne sembla le remarquer, vu que son nécessaire de soins était déjà ouvert.

Se retirer. Elle trouvait que c'était une sage décision. Se faire tous tuer ne rapporterait rien, et il n'y aurait plus personne pour dire ce qui s'était passé ici. Et mieux s'y préparer pour la suite. Elle espérait juste ne plus être affectée sur cette planète.

Elle avait certes passé un accord avec les militaires en échange de sa liberté "définitive", mais pas au point de faire du zèle. Combattre des aberrations n'était pas dans son contrat.

Perdue dans ses pensées, elle suivit le petit groupe de près, de son pas traînant.

La tension est à son paroxysme...Choqués par la mort d'un frère d'arme et frustrés de ne pas pouvoir continuer, les avis divergent et les premiers conflits font leur apparition. Mais quel que soient les avis, l'amiral Tana Arvick est catégorique : la zone doit être évacuée et la porte scellée.

Mais l'équipe est-elle vraiment revenue les mains vides ? Il ne tarderont peut-être pas à découvrir que non...

C'est avec beaucoup d'amertume que nous émergions des couloirs de l'édifice, rejoignant l'équipe de scientifiques qui n'avaient pas mis longtemps à remarquer que quelque chose clochait. S'ils savaient...

- Amiral cet homme est... ?

Il me désigna l'infortuné soldat que Davik transportait sur son dos...

- Mort, Foswell...

Ils nous regardaient, consternés et effrayés... Ce que nous redoutions s'avérait vrai : Prométhée n'était pas devenu un monde tombeau sans raison et je pouvais parier mon salaire des dix prochaines années que les choses qui nous avaient attaqués étaient liées d'une façon ou d'une autre au triste état dans lequel cette planète se trouvait.

- Mais que c'est-il passé bordel ?!

Il avait peur. Je le sentais... Et il y avait de quoi. Je lui désignai les capsules hermétiques contenant les restes de feu nos ennemis.

- Nous avons étaient attaqués par ces choses dans les couloirs... Enfin par beaucoup plus en fait mais certaines ne sont plus en état d'être analysées.

Il me regardai surpris... Mais nos blessures ne mentaient pas. Et ce pauvre soldat mort était la preuve indubitable de nos dires.

- Mais je ne comprends pas... Vous voulez dire que ces squelettes... ?

- Ecoutez Foswell, je n'ai absolument pas envie de vous faire un résumé de l'horreur que nous venons de traverser. Je vous invite à relire les rapports des 14 membres survivants de l’expédition et d'analyser ces foutus ossement pour voir ce qui pousse des bestioles mortes depuis X siècles à nous sauter sur le poil !

Ce n'était pas très pro... Mais je n'avais pas envie de perdre mon temps à expliquer l'improbable. J'étais épuisée, dépitée... Bref mon seuil de patience était à zéro.

- Et encore une chose. Faîtes moi sceller cette foutu porte : procédure d'urgence maximale. Soudure, barricade tout ce que vous voulez. Pas un atome ne doit pouvoir rentrer ou sortir de cet endroit. Suis-je clair ?

Il hocha de la tête, désignant aux techniciens de s'activer. Si déjà nous pouvions confiner ces choses sur cette foutue planète nous n'étions pas venus pour rien.

Bon. Il était peut être temps de dévoiler sa découverte. De toute façon, elle ne pourrait pas en tirer quelque chose de plus. Elle l'avait rapidement analysé avec son PDA, mais n'en n'avait obtenu que des données incompréhensible. Et puis, un artefact inconnu, c'était surement mieux, et surement plus crédible aussi qu'un tas d'os pulvérisés.

Violette comprenait l'incrédulité de l'homme qui avait répondu à Tana. Elle même ne l'aurait pas vécu en personne, jamais elle n'aurait pu avaler cette histoire. D'ailleurs, elle avait l'impression que cela allait avoir du mal à être accepté au sommet de la hiérarchie militaire. Bien qu'elle n'apprécie pas plus que ça l'amiral, elle la comprenait plus ou moins. Obligé de lutter pour se faire respecter dans un monde d'hommes. Un petit coup de pouce ne serait pas plus mal, et elle espérait un peu qu'Arvick apprécierait d'avoir quelque chose d'un peu plus concret.

Elle se racla la gorge et haussa un peu la voix pour pouvoir se faire entendre de tout le monde.

"Et ça, amiral? Est ce que ça aiderait?"

En tendant du bout des doigts le petit cube étrange.

"C'était dans un des squelettes. Je sais juste que ça ressemble fort à de la technologie inconnue..."

Puis, s'adressant pour la première fois à l'ingénieur depuis qu'ils étaient tous parti dans la navette... Pas qu'elle ne l'avait pas reconnu, mais elle avait du mal à le cerner... Ami, ennemi? Elle n'en savait trop rien.

"Eynar? Une idée, peut être?"

Quand est-ce qu'il serait définitivement libre de partir faire sa vie ? Il n'était pas parti pour revenir...en tout cas, une chose était certaine, parmi toutes ses activités extra-professionnelles qu'il se faisait sur Océan pour se détendre, il ne lâcherait pas l'activité d'escrime ni celle des arts martiaux. Ça servait toujours, la preuve aujourd'hui. S'il avait perdu de la maîtrise depuis 5 ans avec les armes à feu, il était parvenu à s'en sortir avec la photo-lame...

Même s'il n'aurait jamais pensé se retrouver dans un affrontement pareil un jour. Il voulait retrouver sa petite vie paisible et simple, mais pas moins bien remplie, libre, et qui lui plaisait beaucoup.

L'entente de son nom le fit un peu brusquement revenir à la réalité. A cette réalité à laquelle il désirait échapper, afin d'oublier ces horreurs qu'il préférait voir dans un film ou dans un jeu vidéo. Parce qu'en vrai, c'était beaucoup moins sympa que dans le virtuel où de toute façon, quoi qu'il arrive, ça ne sortirait jamais de l'écran.

Alors quand Violette posa sa question, son ton se fit assez nerveux :

- Ouais. Et je préfère ne pas y penser.

Tout en espérant que sa théorie soit fausse...

Mais tout de même...ces cadavres, pourquoi les laisser pourrir là-bas ? S'ils avaient été déchiquetés, pourquoi le "monstre" ne les avait-il pas dévoré ? Eynar ne pouvait pas s'empêcher de se dire que ces corps pouvaient servir à d'autres buts...puis avec l'apparition de ces squelettes animés comme des pantins par le biais de cette étrange boîte, son esprit ne pouvait pas s'empêcher de faire un lien entre les cadavres et ces monstres...et s'il y avait quelqu'un, quelque part, qui était en train de tuer des gens pour se constituer une armée morte qui ne craindrait pas les coups ? Et si ces squelettes avaient été d'autres personnes assassinées, dont on avait tout retiré afin de ne garder que les os ?

Et pourquoi tout ça ?

Une part de lui se disait que ce n'était pas possible, et pourtant, ça lui paraissait logique, d'après les deux-trois observations qu'il avait pu faire.

Et vu sa culture de base...cela lui faisait horreur. Pour lui, les morts, il ne fallait pas y toucher. Disons que ça s'arrêtait juste au moment où on enterrait ou incinérait la personne, mais après, il ne fallait pas y toucher. Pour lui, c'était une profanation sans nom. Non pas qu'il croyait en quelque chose de divin, loin de là, il était même athée, mais la culture dans laquelle il avait grandi le poussait à croire en certaines choses, comme la réincarnation ou ce genre de chose. Il avait même quelques théories là-dessus qui lui confirmaient plus ou moins ce genre de croyance.
Puis même. Un mort, c'était un mort, et même si la personne avait été la plus mauvaise de toute, ça restait un mort, et dans sa tête, le corps d'un mort, fallait le respecter. Et donc ne pas procéder à ce genre de chose qu'il qualifiait d'une barbarie sans nom.

Lui qui avait comme arme le rire pour surmonter pas mal de situations, là, pour une rare fois, il avait du mal à trouver une réplique idiote pour ça, justement.

Toutefois, il sentait qu'on n'allait pas le lâcher après ce qu'il venait de dire. Mais il ne supportait décidément pas. Ce n'était pas pour rien qu'il avait quitté l'armée, il ne voulait surtout pas revivre la principale cause qui l'avait fait partir...une mission qui tourne mal.

Le rire. Le rire avait toujours été son arme la plus redoutable pour surmonter n'importe quelle situation. L'autodérision, la mise en scène, rendre les choses absurdes. Il se fichait bien de ce qu'on pouvait en penser, car n'empêche que c'était redoutable, et ça l'aidait beaucoup.

Alors il se mit à dire, donnant l'impression d'être à côté de la plaque, exprès :

- Savez-vous ce qu'il faut pour construire des pantins ?

Court silence, avant de reprendre, toujours à nouveau le regard dans le vague :

- Il faut une poupée, des fils et de quoi manipuler la marionnette. Mais faut bien les trouver quelque part, ces matériaux. Où peut-on donc acheter des poupées ? Dans un magasin de jouets, bien sûr. Les fils ? Dans une mercerie de sûr, quant aux bouts de bois, un magasin de bricolage fera amplement l'affaire.

Bien sûr, il préférait parler en sous-entendu, parce que...non, à ses yeux, ce n'était qu'abomination. Alors il préférait se "déconnecter" un peu de la réalité afin de se remettre du choc et de bien repartir, d'où ses airs vagues et "pas vraiment là", ailleurs, quoi, tout en parlant de choses semblant complètement hors-sujet alors...qu'au contraire. A voir si les autres seraient suffisamment intelligents pour le deviner au lieu de se contenter d'un bête "quel débile celui-là !".

- Mais pas de chance, rupture de stock pour les poupées. Alors il faut en fabriquer. Mais d'une façon à ce qu'elles soient facilement manipulables. Sinon, c'est compliqué à faire bouger comme on le veut. Une poupée classique n'est pas facile à manipuler. Les membres ne peuvent aller que dans un certain sens, et non dans tous. Ce qui ne fait pas très réaliste. Alors pour se rapprocher du réalisme, il faut les transformer en poupées articulées. Ce qui rend déjà mieux. Ensuite, on y attache les fils, qu'on attache aux bouts de bois, et là, on peut jouer. Mais nous pouvons aller plus loin avec la technologie de maintenant : ces poupées, on peut les automatiser. Il suffit de créer un programme pour ça, qui transforme ces poupées en automates, qui s'enclenchent dès qu'on met en marche le mécanisme...

Il se tut, se déplaçant, semblant se diriger vers la navette, bien que pour l'instant, il n'alla pas bien loin.

- Ça fait mal, un automate grandeur nature dans la gueule, pas vrai ? Surtout quand ça porte des objets tranchants ou des fusils. Comme quoi, le temps des jouets anciens pas très modernes, ce n'était pas si mal que ça, ça a même finalement beaucoup plus de charme que les jouets ultra sophistiqués de maintenant. Beaucoup trop sophistiqués...à votre avis, d'où cette matière première pour fabriquer ces pantins ultra sophistiqués provenait ?

De cadavres. Sinon, pourquoi tuer et laisser croupir ? Pourquoi ne pas cacher les preuves ? Pourquoi déchiqueter, puis se barrer ? Puis bon, si cette terre était inhabitée à priori...cela signifiait que cette personne n'avait pas pillé des tombes. Ces deux Maraudeurs...non, Eynar avait du mal à croire au hasard. Il n'était pas devenu Ingénieur puis simple mécanicien pour rien. Pour lui, chaque élément était sensé s'assembler avec une certaine logique, pouvoir s'emboîter les uns dans les autres afin de pouvoir s'emboîter les uns aux autres afin d'établir un fonctionnement...il ne parvenait pas à croire à un malheureux hasard.
Alors là qu'il avait vu deux cadavres déchiquetés depuis un mois, et des squelettes grandeurs natures manipulés comme des pantins, un résultat s'était formé dans son esprit avec ces éléments. Exactement comme un Ingénieur. Avec quelques éléments, voir peu, ils pouvaient fabriquer plein de choses. Donc, cela nécessitait de voir directement quel lien former avec différents objets, exactement comme un puzzle.
Il avait donc juste fait la même chose là, dans ce cas précis.

Il se demandait comment les autres allaient réagir...bah, ils allaient sûrement le traiter de fou. Mais...quelle autre logique pouvait-il y avoir après ce qu'ils avaient vu ? Il les mettait au défi de trouver une autre théorie...ensuite, ils pourraient se moquer. Pas avant. Et encore moins si les scientifiques annonçaient que ces os étaient des vrais os humains...

- J'ai horreur des poupées. J'ai toujours trouvé ça glauque, morbide, avec leurs yeux fixes et vitreux, sans vie, qui vous fixent comme si vous étiez responsable de leur sort. Si un jour j'ai une fille, une chose est certaine, jamais je ne lui offrirai de poupées. Bref, j'ai pris ma dose d'horreur pour un bon moment, là. Et vous ?

Garder la face. Ben lui, c'était en restant décalé en un maximum de circonstances. Après tout, ça ne servait à rien de paniquer, ça ne ferait pas avancer les choses. Déjà, il fallait se remettre de ce combat. Chacun sa méthode, après.

- A-t-on encore besoin de mes services pour aujourd'hui ?

demanda-t-il ensuite simplement pour finir, vu que comme Violette, il était juste un "intervenant" extérieur, même s'il avait un passé commun avec le Concil. Son maniement de la photo-lame le prouvait indéniablement. Il estimait aussi que le moment n'était pas propice pour s'amuser à tourner Tana en bourrique. Et encore moins devant ses soldats. A ce niveau-là, il respectait simplement !

D'où sa question, car ne sachant pas ce que Tana prévoyait par la suite.

Ma proposition avait été rejetée à l'unanimité...
L'exalté s'était excité, avait sorti ses griffes, et aboyait comme un chien apeuré. Tout reposait sur la logique, même des squelettes, idiot...
Mais à quoi bon discuter avec un exalté? Mettez-en un sur le front, il découpera l'ennemi sans se poser de questions. Mettez-le devant une feuille de math...
Il la découpera sans se poser de questions

Au moins, mon chef, lui, faisait preuve de bon sens. Il ne me donna pas vraiment raison, mais il avait réfléchi un peu plus loin que l'autre gamin.

Enfin! Notre chef avait tranché: nous rentrerions, avec quelques morceaux d'os à donner en pâture à des scientifiques avides qui jetteront le budget de l'armée par la fenêtre en vaines recherches.

Inutile de le nier: tout cela m'avait tapé sur les nerfs. En retournant à l'armée, je m'attendais à retrouver cette saine discipline et le rationnalise militaire, qui, sans la faire disparaître, diminuait ma tristesse de quitter la vie civile. Ha! Une chef qui se laissait donner des ordres et insulter par le premier mécano venu sans broncher, et des types qui se faisaient dessus pour un mort et des ennemis qui ne tenaient pas que sur deux pattes!
Etais-je entouré de bleus n'ayant jamais quitté le simulateur?

Je respirai longuement, pour me calmer. M'énerver ne mènerait à rien. Je devais retrouver la bonne attitude d'un assassin, et reprendre le contrôle sur mes émotions...
Soupirant, fusil sur l'épaule, je scrutai les ténèbres des profondeurs des ruines. Je songeai à tout ce qui pouvait se trouver là, à portée de mains, mais que nous ne saisirions pas...
Le regretterions-nous?
J'aurai la réponse plus tôt que je ne l'aurais voulu, j'en avais le sombre pressentiment...

Nous sortîmes, et notre chef engagea la conversation avec les scientifiques.
Haaaa.. Le franc parler des militaires! Des expressions fleuries, des phrases mélodieuses parsemées de mots -inutiles, mais si jolis!- , quelques hyperboles...
Enfin. J'ironisais, mais je n'étais pas bien plus doué en éloquence, comme l'avait prouvé mon pitoyable échec, plus tôt. Seulement, j'avais l'impression d'avoir perdu mon temps, alors je me vengeais en le tuant, par ces sarcasmes silencieux.
De toute façon, c'était l'activité qui m'attendrait pendant ces sept jours de retour, alors autant commencer tout de suite.

Si les débordements physiques avaient été mon genre, j'aurais éclaté de rire. De toute notre équipée, c'était la civile qui avait été la plus utile. Elle venait de donner un sens à notre mission...
Et, comme si un dieu au sens de l'humour douteux avait voulu, à travers la conclusion de cette "formidable épopée", donner un grand coup de pied dans mes déductions et mes appréciations quant à mes compagnons d'infortunes, ce fut au tour du mécano de se rendre utile.
De plus, ses pensées semblaient avoir suivi le même cours que les miennes. Je l'écoutai avec attention, faisant abstraction de ses stupides euphémismes et autres bouffonneries, convaincu, sinon de sa sagesse et de son efficacité sur le terrain, de son talent en tant que mécano.

J'étais retourné dans mon mutisme habituel aussi vite que j'en étais sorti et, en conséquence, ne donna pas mon avis, mais... Je guettais la réaction des autres.

Je ne savais plus où me donner de la tête... Tout cela avait été bien trop vite pour moi. On parlait machination, complot... Quelle version des faits était la bonne ? Pour tout dire je m'en moquais éperdument à l'heure actuel. Je ne m'occupais pas de réfléchir à tout ça... Mon job c'était de faire ma mission, sauver des vies et ça s'arrêtait là. Arvick avait décidé de verrouiller cette foutue porte ? Fort bien : c'était tout ce qui comptais. Tant que ce fléau restait sur Prométhée ça me convenait largement. D'où il venait et pourquoi il était là, à la limite c'était secondaire.

Même si beaucoup pestaient que cette mission avait été inutile, elle nous avait au moins permis de confiner ces saletés à l'intérieur des ruines, ce qui valait toujours mieux que la situation telle qu'elle était auparavant. Et cela suffisait à me donner un sentiment de travail accompli. Et puis il y avait ce fameux cube sur les squelette... Encore ces foutus maraudeurs qui nous avaient mis dans la mouise. Je savais qu'un jour leurs frasques nous mèneraient à notre perte mais jamais je ne m'étais douté que ce serait de cette façon.

Mais quelque part, le mécano avait vu juste. Ce cube découvert par Violette... Ce truc n'était pas net. Mais que faisait-il exactement ? Pouvions nous vraiment développer une telle technologie ? J'en doutais fort. Une certitude : d'une certaine façon, ce machin ranimait les morts. Mais comment pouvait-il en ranimer 10 en n'étant fixé qu'à un seul ? Autant de questions auxquelles j'étais incapable de répondre.

Rapidement, les scientifiques s'empressèrent de s'emparer de l'artefact avant de l'enfermer dans un conteneur hermétique. Je leur souhaitais bien du courage, personnellement, je ne voulais plus jamais revoir cette saloperie de ma vie.

Rapidement, plusieurs déductions se firent. Anya ne pouvait pas vraiment se prononcer, puis bon, ce n'était pas son boulot.

Après, il était certain qu'ils allaient y retourner à un moment ou à un autre...au moins pour éradiquer la menace. Elle sentait bien que les éclaireurs et les exaltés allaient être occupés ! Enfin, ça ferait bouger...pour sa part, elle avait une toute autre vision des choses vu qu'elle avait été élevée carrément d'une autre façon.

Bon, elle n'était pas d'accord avec le concept de ramener des morts à la vie, mais...ce n'était pas ce qui l'effrayait. Elle avait été élevée en chasseuse, alors elle n'avait pas peur de grand chose.

Même si elle se demandait bien pourquoi les deux civils étaient là...quel rôle ils allaient vraiment jouer. Bon, l'un, il avait un passé de militaire, et ça s'était vu, elle comprenait un peu, bien qu'elle se demandait pourquoi le Concil n'avait pas recruté quelqu'un de la base qui aurait fait le même genre de chose. Quand à l'autre femme...

Enfin, ce n'était pas son domaine. Elle, elle était là pour protéger ce groupe, peu importe qui le composait.

Digne d'une éclaireuse, elle demeurait encore discrète, mais n'en pensant pas moins, observant, écoutant, attendant la suite. Quand on lui demanderait son avis, elle le dirait, ou alors, elle n'ouvrirait la bouche que si elle estimait avoir quelque chose à dire qui ferait avancer, hors, ce n'était pas le cas actuellement.

Tout ce à quoi elle pensait actuellement, c'était le fait de se demander comment les gens de la civilisation avaient pu en arriver là, comment pouvaient-ils ressentir ce besoin d'aller aussi loin, de tout maîtriser, au lieu de se contenter de ce qu'ils avaient.

Après tout, elle provenait d'une tribu sauvage, et son coeur continuait à être attaché malgré ces 5 années à sa tribu natale, la Tribu de l'Ombre. Qui, comme beaucoup de tribus sauvages, se contentaient de vivre simplement avec ce qui était à leur disposition...

Du coup, c'était toujours quelque chose qu'elle avait du mal à comprendre ! Tout comme l'inverse était également vrai...dans tous les cas, elle se disait que cette avidité de savoir, de tout contrôler, pouvait être dangereux et mener à des choses bien plus redoutables...et elle espérait qu'ils sauraient arrêter ça avant que ça ne puisse atteindre un point de non-retour...

Chandra s'en moquait, de ce qu'on pouvait avoir trouvé ou pas. Ca ne la concernait pas. La technologie, ce n'était pas vraiment son dada. Du moment qu'elle pouvait l'utiliser pour soigner les gens, elle l'aimait bien, et sinon...

Là, elle était plus préoccupé par le fait qu'elle n'avait pas pu sauver quelqu'un. Elle n'avait rien vu, même pas la personne tomber. Pourquoi? Elle n'en savait rien. Peut être était elle déjà entrain de faire des soins. C'était la seule explication raisonnable qu'elle pouvait se donner. En même temps, peut être n'aurait elle rien pu faire. Si la victime était morte sur le coup... Elle savait qu'elle essayait de se rassurer, rien de plus.

Mais elle savait qu'elle allait oublié. Dès qu'ils auraient quitté la planète. Enfin, normalement. Si un seul mort, vu les circonstance, n'était pas retenu contre elle. Les conditions des militaires avaient été claires. Elle devait faire de son mieux. Elle estimait que c'était le cas. Elle espérait juste que ça serait le cas pour eux aussi.

Bref, elle avait hâte de repartir. Si ce bidule que tenait la civile pouvait aider à prouver ce qu'ils avaient vécu, tant mieux. Et maintenant, qu'on ne lui reparle plus jamais de ces horreurs!!!!

Alors que l'équipe de militaire est persuadée d'être reparti bredouille des ruines de Prométhée, un des membres de l'expédition fait part d'une curieuse découverte : un cube parsemé d'étrange symbole retrouvé à l'intérieur d'une des créatures. Nul ne sait exactement de quoi ce cube est fait, ni à quoi il sert mais il est évident qu'il est la cause de l'attaque endurée par le groupe de Tana. Une étude plus approfondie de l'objet permettra peut-être d'en découvrir plus...

La mission touche à sa fin et chacun des membres du groupe regagne la navette. Bien conscient de l'horreur qu'ils ont vécu aujourd'hui, chacun emporte ses craintes et ses peurs quant à l'avenir...